Ah, la Mondée… Cette tradition séculaire du Beaujolais, empreinte de chaleur humaine et de simplicité, nous ramène à une époque où les nuits d’hiver se réchauffaient au coin du feu, à la lueur des flammes et au son des éclats de rire.
Une veillée pas comme les autres
Imaginez un soir d’hiver à Saint-Laurent-d’Oingt. Le vent froid souffle à l’extérieur, mais dans les maisons, c’est tout le contraire : une douce effervescence envahit la pièce principale. Devant un grand feu de cheminée, les habitants du village se retrouvent pour “lo mondo” ou “la mondaison”, cette fameuse veillée où l’on écale les noix. Mais ne vous y trompez pas : la Mondée, c’est bien plus qu’un simple atelier de casse-noix.
Des gestes anciens, une âme intemporelle
Les hommes, armés de leur mazette – un petit maillet en bois –, cassent les noix avec un geste précis, fruit de longues années d’expérience. Chaque coup résonne comme une petite note musicale, accompagnée des crépitements du feu. Les cerneaux de noix tombent dans de grands paniers en osier, avant d’être déversés sur de grandes tables où les femmes et les enfants enlèvent la fine membrane qui les recouvre.
Les cerneaux entier sont destinés aux pâtissiers qui en feront de délicieuses tartes aux noix, alors que les cerneaux cassés seront destinés à confectionner une huile de noix onctueuse, concernant les cerneaux noir, ils serviront à l’alimentation des animaux.
Une fête du cœur
Mais ce qui rend la Mondée si unique, c’est l’ambiance. On rit, on se taquine, on chante des airs anciens qu’on connaît par cœur. Les histoires du passé s’entrelacent aux anecdotes du présent. Les enfants écoutent, fascinés, les récits des anciens, ces contes où le merveilleux côtoie le quotidien.
Bien sûr, il y a toujours un peu de vin qui circule, et des plats simples mais savoureux préparés avec amour. Une tarte aux noix maison, peut-être ? Ou un pain chaud tout juste sorti du four ? Chaque veillée devient un festin d’authenticité.
Préserver une mémoire vivante
Aujourd’hui, la Mondée n’est plus aussi courante, mais certains villages du Beaujolais continuent de faire revivre cette tradition lors de fêtes locales. Ces moments sont autant d’occasions de retisser les liens, de transmettre un savoir-faire et de redécouvrir ce bonheur simple qu’offre le partage.
Alors, la prochaine fois que vous croquez dans une noix, fermez les yeux un instant… Peut-être entendrez-vous, au loin, le murmure d’une veillée de Mondée, quelque part dans un village du Beaujolais. Une soirée où le froid de l’hiver reste dehors et où, autour du feu, la vie semble plus douce, plus vraie.
Revivez la mondée comme à l’époque
L’INA nous propose une vidéo d’archive exceptionnelle, datant de 1967 où l’on peut revivre la mondée comme nos anciens.
Et vous, vous laisseriez-vous tenter par une veillée au goût d’autrefois ?
